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Les TD d'Histoire des Institutions

Derniers commentaires
6 avril 2009

Avis d'absence

Je ne pourrais peut-être pas répondre aux mails ces prochains jours: c'est les vacances.

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6 avril 2009

Techniques du commentaire

Voici des exemples de méthodologie pour le commentaire de texte, élaboré par des collègues il y a quelques années. Il y a la méthodologie employée par M. RICHARD, et celle de M. GICQUEL, très proches les unes des autres.

METHODO_COMMTAIR_RICHARD
METHODO_COMMTAIR_ET_DISSERT_GICQUEL

Il y a aussi des exemples de commentaires entièrement rédigés, dont un exemple de (+) M. BERNI et un exemple de M. RICHARD.

EX_COMMTAIRE_BERNI
EX_COMMTAIRE_RICHARD

6 avril 2009

Les liens d'homme à homme (II)

Deux procédures mérovingiennes créaient des liens de dépendance entre des hommes libres : l’obnoxiatio et la commendatio.

 

L’obnoxiatio

Il s’agissait de la soumission volontaire et spontanée de la personne et des biens d’un ingénu (homme libre) au service d’un maître, qu’il soit religieux ou laïc ; soumission qui entraînait la perte de la condition d’homme libre. Cette procédure, par ailleurs mal connue car nous sommes très peu renseigné à son sujet, n’engendrait pas d’obligations de services d’ordre militaire, mais attachait le demandeur à une terre. Dans une société où l’élément monétaire est très réduit, c’était un moyen d’effectuer une donation à un établissement ecclésiastique tout en faisant acte de pénitence, avec l’espérance de gagner le paradis. C’était encore une façon de rembourser ses dettes et de « revendre » sa créance à un plus puisant qui se « remboursera » à long terme par le travail et les revenus de la terre du soumis. L’obnoxiatio était constatée par un acte écrit (carta) et par une procédure symbolique manifestant le changement d’état du protégé. A la différence des hommes libres qui pressés par la misère, vendaient leur liberté pour une somme d'argent et se retrouvaient en état de servitude définitive, le titulaire d’une obnoxiatio avait théoriquement la faculté de se racheter en remboursant son prix de vente rehaussé d’une certaine proportion. Cependant, dans les faits, la procédure d’obnoxiatio désignera indifféremment tout abandon volontaire qu’il soit temporaire ou définitif, du statut d’ingénu. La plus ancienne source écrite décrivant une procédure d’obnoxiatio date du VIIè siècle.

 

Le leudesamio

Le leudesamio est la prestation individuelle d’un serment de fidélité qu’un homme libre, c’est-à-dire un guerrier armé portait au souverain (Il est lui-même issu du serment d’allégeance -leudesamium avec lequel il va être confondu- prêté à l’empereur romain par les légionnaires). Ce serment concrétise un lien personnel, unilatéral et sans contrepartie qui unit le Roi franc (et plus tard l’empereur carolingien) avec son sujet. Il n’y est pas question de contrat synallagmatique ou d’obligations contractuelles. L'homme libre ayant prononcé le leudesanium est appelé leute ou leude (« fidèle guerrier »).

 

Le commendatio

De véritables contrats apparaissent aux termes desquels les futurs protégés (commendatus ou vassus) se recommandaient à leur protecteur par le biais de la commendatio. Le protecteur, le seigneur (senior, signor, dominus…) est toujours un homme libre, tout comme le recommandé qui doit pouvoir disposer librement de sa personne pour se placer sous le mundium (puissance) et la mainbour (protection) d’un puissant, tout en restant libre. Le commendatio est un contrat synallagmatique, personnel et viager qui engendre des obligations bilatérales prenant fin à la mort d’un des partenaires. De la part du recommandé, il implique soumission et respect (obsequium) au maître, ainsi qu’assistance, en particulier dans le domaine militaire (servicium). De son coté, le seigneur doit d’abord l’assistance et la protection à celui qui s’est recommandé. L’entretien vient ensuite : il admet éventuellement son vassus à sa table et lui offre un chasement, et/ou participe à l’entretien de son équipement militaire. Une compensation était prévue en cas de violation de l’une des parties. Il n’y est pas encore question d’hommage et de beneficium : ces concepts n’apparaîtront pas avant le VIIIè siècle. L’idée dominante est d’assurer la sécurité du recommandé et la puissance du seigneur. Face à un pouvoir faible, voire incapable de garantir la sécurité des individus, les réseaux de dépendance se multiplient.

 

Lorsque qu’un élément de nature foncière viendra renforcer une fidélité et des obligations réciproques entre deux hommes libres, et que ce processus prendra un caractère coutumier, la féodalité pourra se mettre naturellement en place, forte de ces précédents historiques.

 

Sources : notes personnelles du cours d’histoire politique médiévale de M. GIULIATO Gérard, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Nancy2, notes personnelles du cours d’histoire économique et sociale du Moyen Age de Mme SCHNEIDER-OLLAND, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Nancy2

6 avril 2009

Les liens d'homme à homme

La description psychologique des hommes du Moyen Age correspond difficilement aux représentations que nous nous faisons de cette époque, représentations influencées par des films, des livres ou des monuments plus ou moins idéalisés et encombrés de romantisme et de stéréotypes. Les gens du Haut Moyen Age qui vont élaborer la Société féodale lors de la décadence carolingienne possédaient des personnalités complexes : à la fois inquiètes, anxieuses, versatiles et pleines d’exaltation. Ils vivaient dans un monde dangereux, violent, incertain et menaçant à cause des guerres, des invasions, de l'agressivité quotidienne, des épidémies, de la peur de la faim, de la peur du châtiment divin. Pour trouver un peu plus de sécurité ou de réconfort, chacun cherchait à faire allégeance à un plus puissant que soi. Et par la suite, à plusieurs maîtres, car on n’est jamais trop prudent. Ce processus politique touche autant à la sociologie qu’à l’anthropologie, même si en ce qui nous concerne, en HDI, nous observons qu’il se manifeste d’abord par un droit et des institutions qui lui sont propres. Ce constat vaut pour toute époque trouble et incertaine : rechercher l’appui de puissants pour se rassurer jusqu’à les envier au point de prendre leur place ne sont pas des attitudes exceptionnelles. Les antécédents du Bas Empire et de l’Antiquité tardive ont largement influencé la mise en place et les différentes composantes du contrat féodo-vassalique.

 

Clientèles et patronage du Bas Empire

 

Patronage et clientélisme sont deux aspects d’un même phénomène de dépendance entre une poignée de nantis influents et une masse importante de fidèles à leurs ordres. D’abord urbain et plutôt orienté vers l’action politique, le clientélisme antique suit la conjoncture du Bas Empire pour se muer en patronage, manifestation rurale et à visée économique et sécuritaire.

 

Le clientélisme

Largement rependu dans l’Antique et particulièrement dans le monde romain, le clientélisme se manifeste par l’existence de rapports mutuels entre d’un patron (patronus, potens), homme puissant et riche qui protège de nombreux clients (cliens) beaucoup plus modestes que lui. Cette association hiérarchisée entre hommes libres découle d’un rituel oral et codifié. Concernant l’Antiquité classique, Denys D’Halicarnasse l’a décrit dans ses Antiquités Romaines livre II, chap. 10. L’échange des volontés se manifeste par une déclaration de soumission rituelle à un homme libre (in fidem venire) par le futur client puis par une déclaration l’acceptation de cette soumission (in fidem clienteam recipere) par le patron. Ce lien de dépendance qui unit le client à son s’appelle la fides (confiance partagée, loyauté). Avec la christianisation de l’Empire, cette subordination sera renforcée par la jonction des mains et une prière adressée à Dieu [cela doit vous rappeler quelque chose]. Concrètement, ce contrat se traduisait par un certain nombre de services que rendait le client : accompagner le patron dans tous les lieux publics importants, faire activement campagne pour lui s’il brigue des fonctions publiques ou municipales, lui servir d’escorte de protection (voire de milice privée), servir de réseau de relations pour les affaires commerciales et financières. En échange, le patron offre l'assistance à son client : à l’origine il lui procurait un panier-repas, la sportule, ou tout autre rétribution ou cadeau en nature, mais qui sera rapidement converti en argent sonnant et trébuchant. Cette clientèle sera formée par les paysans qui cultivent ses terres, par les esclaves qu'il a affranchis et leur descendants, des nécessiteux en tout genre qui demandent spontanément à se mettre au service du maître (notamment les citoyens endettés), de riches amis, des relations d’affaire, ou encore des aventuriers désirant faire partie d'une « organisation » plus ou moins politique. Avec le développement de l’administration et de la bureaucratie impériale, l'usage des clients à des fins politiques décline, mais cela reste une marque de prestige pour la classe dominante, et surtout une garantie de paix sociale assurant aux indigents de la population urbaine un minimum nécessaire à sa survie.

 

Le patronage

Le système du patronat (patrocinium) se généralise dans l’Empire d’Occident à partir du IIIème siècle. Tous, potentes (puissants) comme protégés pensent alors y trouver un avantage. Des villages entiers recherchent et obtiennent la protection d’un patron, et ce malgré des décisions impériales qui condamnant ces pratiques. Il s’agit dans les faits de relayer des instituions publiques défaillantes. Cette clientèle d’un nouveau genre n’a rien à voir avec la clientèle classique qu’elle supplante peu à peu : les paysans trouvent ainsi une protection contre les pillards, ou plus simplement contre un voisin un peu trop entreprenant, un autre potens un peu trop envahissant. Mais cette entrée dans le patronage ne se réalise généralement qu’en ultime recours, dans des circonstances douteuses, les potens n’hésitant pas à abuser de leur position de force et mettant à mal l’idée d’un échange de volonté librement consenti… SALVIEN de MARSEILLE (dont vous avez un autre texte dans le premier fascicule de TD) décrit bien les abus engendrés par le système : « traqués par le fisc, les paysans se livrent aux grands pour en recevoir secours et protection, pour être entretenus et deviennent les dediticii (« vaincus ») des riches et se soumettent à leur lois et à leur ditio (« domination »), (…) je louerai pour leur magnificence les puissants auxquels les pauvres s’abandonnent, s’ils ne vendaient point ce patrocinium (« patronage »), si lorsqu’ils se disent défenseur des faibles, ils cédaient à la pitié et non à l’intérêt (…). Tous ceux qui paraissent avoir trouvé protection livrent à leurs défendeurs presque tous leurs biens avant d’être défendus. Et ainsi, pour que les pères soient protégés, les fils perdent leur héritage : la protection des parents s’achète par la mendicité des enfants » (SALVIEN, Du gouvernement de Dieu, V, 38-39).

 

Le comitatus germanique

Le comitatus germanique est une caractéristique de l’organisation sociale des barbares. C’est une institution originale, dont la terminologie est difficilement traduisible sans en dénaturer le sens et qui se base sur l’importance qu’accordent les germains aux qualités de commandement et de courage au combat. Il s’agit d’un « compagnonnage militaire », constitué par un groupe de « comes » ou « comites » (compagnons armés) réunis autour d’un chef. Ces comites prêtaient un serment qui les liait jusqu’à la mort à leur chef. Tous les guerriers lui doivent un dévouement et une fidélité absolue au combat. En échange, celui-ci devait les mener à la victoire. Il pouvait éventuellement leur fournir des armes ou des chevaux, mais sans que ces donations revêtent un caractère obligatoire. En temps de paix, ces compagnons servent de gardes du corps et d’hommes à tout faire. La qualité du chef germanique se mesure à travers son habileté militaire : s’il subit une défaite, ou pire, s’il manque de courage au combat, ses guerriers sont relevés de leur obligation de fidélité. Ils sont alors libres de le quitter pour un autre chef qu’ils jugent meilleur. Cf. TACITE, notamment les chap. XIII et XIV de De Germania. Il est à noter que ce compagnonnage purement guerrier avait un équivalent chez les gaulois, décrit par César sous le nom d’ « ambacti » ; et chez les Slaves de l’époque carolingienne : la « druzina ».

 

A la différence du clientélisme qui a donc un rôle plutôt politique et du patronage qui recouvre des objectifs lucratifs et sécuritaires, les barbares ont un système de fidélité basé sur des liens d’homme à homme dans un contexte clairement belliciste.

5 avril 2009

Le sujet de la colle

Le sujet qui a fait votre bonheur ou votre désespoir le 17 mars est ci dessous:
SUJET_COLLE_17_03_09

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5 avril 2009

Document d'accompagnement

Le document d'accompagnement au cours sur le Moyen Age que Mme Lemonnier-Lesage vous avait distribué en début d'année est aussi consultable:
DOC_ANNEXES_partie1
DOC_ANNEXES_partie2
DOC_ANNEXES_partie3

5 avril 2009

Fascicules de TD

Pour les étourdis qui ne savent plus où ils ont mis les textes originaux de leur fiche de TD, les voici. Mon hébergeur n'acceptant pas les fichiers joints de plus d'1 Mo, j'ai divisé les fiches de TD en plusieurs parties.

fascicule n°1:
FICHE_TD_I_partie1
FICHE_TD_I_partie2
FICHE_TD_I_partie3

fascicule n°2:
FICHE_TD_II_partie1
FICHE_TD_II_partie2

fascicule n°3:
FICHE_TD_III_partie1
FICHE_TD_III_partie2

Et pour mémoire, le dernier fascicule que nous n'avons pas eu le temps d'aborder:
FICHE_TD_IV

5 avril 2009

bonne feuille

Dommage que le premier avril soit passé, sinon je vous aurais présenté cette copie comme la meilleure de la promo...
cf COPIE__DESTRUCTUREE

Pour ceux qui ne peuvent pas lire les fichiers pdf, c'est par ici.

5 avril 2009

Note de colle

Miracle! Un ordinateur en état de marche, une connexion Internet active, des logiciels compatibles... et les trois en même temps... cela faisait longtemps que ces trois critères n'étaient pas réunis pour remettre en marche ce blog.

Comme prévu, une distribution des copies a eu lieu vendredi dernier à 18h. Désolé pour le jour et le créneau horaire, mais c'est le seul qui me convenait avant les vacances. Pour les étudiants n'ayant pu se déplacer et désirant connaître leur note ou pour toute autre question, contactez-moi. La séance de correction et de distribution des copies du lundi 20 avril 14h en Br02 est maintenue. Et je rappelle qu'elle n'est pas obligatoire.

Quelques statistiques concernant les notes de colle:

La moyenne générale est de 8,44/20. Les notes vont de 00 à 16. La note médiane est  8,15. En tout, 22 étudiants ont une note supérieure ou égale à 10/20. Les étudiants ayant choisi la dissertation (moyenne = 9,6) s'en sont mieux sortis que ceux ayant pris le commentaire (moyenne = 6,9 ; mais avec quatre notes < 03/20 alors qu'il n'y en pas pas d'inférieurs à 04/20 pour la dissertation: en retirant ces quatre notes <03, la moyenne des commentaires remonte à 7,9/20).

Les grosses erreurs les plus fréquentes étaient le hors-sujet pour les dissertations, en particulier un développement excessif de la cérémonie de l'hommage ou des obligations réciproques du seigneur et de son vassal; et l'absence de commentaire ou de réflexion sur les attributions classiques des comtes et des évêques dans le commentaire. Mais certaines copies étaient très agréables à lire.

12 février 2009

Petits détails sur le fonctionnement de ce blog...

Ce blog doit servir de lieu d'échange et d'information; il semble évident, mais je vous le rappelle au risque de me répéter, que vous êtes conviés à consulter cette plate-forme électronique de manière régulière.
Au fur et à mesure, plusieurs rubriques vont être rajoutées, concernant la méthodologie, de petites news, des comptes rendus de séance avec correction de certains exercices à la clé, des "zooms" sur un point historique que vous n'avez peut-être pas abordé en cours avec Mme Lemonnier-Lesage, des liens vers des ressources intéressantes, etc., etc. Bref, que du bonheur pour les passionnés d'HDI que vous êtes!

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Les TD d'Histoire des Institutions
  • "Il faut éclairer l'histoire par les lois et les lois par l'histoire" (MONTESQUIEU, De l'Esprit des lois, L. XXXI, Chap. 2)... Le blog-relais d'un chargé de TD en Histoire des Institutions à la fac de droit de Nancy2
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