Avis d'absence
Je ne pourrais peut-être pas répondre aux mails ces prochains jours: c'est les vacances.
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Voici des exemples de méthodologie pour le commentaire de texte, élaboré par des collègues il y a quelques années. Il y a la méthodologie employée par M. RICHARD, et celle de M. GICQUEL, très proches les unes des autres.
METHODO_COMMTAIR_RICHARD
METHODO_COMMTAIR_ET_DISSERT_GICQUEL
Il y a aussi des exemples de commentaires entièrement rédigés, dont un exemple de (+) M. BERNI et un exemple de M. RICHARD.
Deux
procédures mérovingiennes créaient des liens de dépendance entre des hommes libres :
l’obnoxiatio et la commendatio.
L’obnoxiatio
Il
s’agissait de la soumission volontaire et spontanée de la personne et des biens
d’un ingénu (homme libre) au service d’un maître, qu’il soit religieux ou
laïc ; soumission qui entraînait la perte de la condition d’homme libre.
Cette procédure, par ailleurs mal connue car nous sommes très peu renseigné à son sujet, n’engendrait pas d’obligations de services d’ordre militaire,
mais attachait le demandeur à une terre. Dans une société où l’élément
monétaire est très réduit, c’était un moyen d’effectuer une donation à un établissement
ecclésiastique tout en faisant acte de pénitence, avec l’espérance de gagner le
paradis. C’était encore une façon de rembourser ses dettes et de
« revendre » sa créance à un plus puisant qui se
« remboursera » à long terme par le travail et les revenus de la
terre du soumis. L’obnoxiatio était constatée par un acte écrit (carta) et par
une procédure symbolique manifestant le changement d’état du protégé. A la
différence des hommes libres qui pressés par la misère, vendaient leur liberté
pour une somme d'argent et se retrouvaient en état de servitude définitive, le
titulaire d’une obnoxiatio avait théoriquement la faculté de se racheter en
remboursant son prix de vente rehaussé d’une certaine proportion. Cependant,
dans les faits, la procédure d’obnoxiatio désignera indifféremment tout abandon
volontaire qu’il soit temporaire ou définitif, du statut d’ingénu. La plus
ancienne source écrite décrivant une procédure d’obnoxiatio date du VIIè
siècle.
Le
leudesamio
Le
leudesamio est la prestation
individuelle d’un serment de fidélité qu’un homme libre, c’est-à-dire un guerrier
armé portait au souverain (Il est lui-même issu du serment d’allégeance -leudesamium
avec lequel il va être confondu- prêté à l’empereur romain par les
légionnaires). Ce serment concrétise un lien personnel, unilatéral et sans
contrepartie qui unit le Roi franc (et plus tard l’empereur carolingien) avec
son sujet. Il n’y est pas question de contrat synallagmatique ou d’obligations
contractuelles. L'homme libre ayant prononcé le leudesanium est appelé leute ou leude (« fidèle guerrier »).
Le
commendatio
De
véritables contrats apparaissent aux termes desquels les futurs protégés
(commendatus ou vassus) se recommandaient à leur protecteur par le biais de la
commendatio. Le protecteur, le seigneur (senior, signor, dominus…) est toujours
un homme libre, tout comme le recommandé qui doit pouvoir disposer librement de
sa personne pour se placer sous le mundium (puissance) et la mainbour
(protection) d’un puissant, tout en restant libre. Le commendatio est un
contrat synallagmatique, personnel et viager qui engendre des obligations
bilatérales prenant fin à la mort d’un des partenaires. De la part du
recommandé, il implique soumission et respect (obsequium) au maître, ainsi
qu’assistance, en particulier dans le domaine militaire (servicium). De son
coté, le seigneur doit d’abord l’assistance et la protection à celui qui s’est
recommandé. L’entretien vient ensuite : il admet éventuellement son vassus
à sa table et lui offre un chasement, et/ou participe à l’entretien de son
équipement militaire. Une compensation était prévue en cas de violation de
l’une des parties. Il n’y est pas encore question d’hommage et de
beneficium : ces concepts n’apparaîtront pas avant le VIIIè siècle. L’idée
dominante est d’assurer la sécurité du recommandé et la puissance du seigneur.
Face à un pouvoir faible, voire incapable de garantir la sécurité des
individus, les réseaux de dépendance se multiplient.
Lorsque
qu’un élément de nature foncière viendra renforcer une fidélité et des
obligations réciproques entre deux hommes libres, et que ce processus prendra un caractère coutumier, la féodalité pourra se mettre
naturellement en place, forte de ces précédents historiques.
Sources :
notes personnelles du cours d’histoire politique médiévale de M. GIULIATO
Gérard, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Nancy2,
La
description psychologique des hommes du Moyen Age correspond difficilement aux
représentations que nous nous faisons de cette époque, représentations
influencées par des films, des livres ou des monuments plus ou moins idéalisés
et encombrés de romantisme et de stéréotypes. Les gens du Haut Moyen Age
qui vont élaborer la Société féodale lors de la décadence carolingienne possédaient
des personnalités complexes : à la fois inquiètes, anxieuses, versatiles
et pleines d’exaltation. Ils vivaient dans un monde dangereux, violent,
incertain et menaçant à cause des guerres, des invasions, de l'agressivité
quotidienne, des épidémies, de la peur de la faim, de la peur du châtiment
divin. Pour trouver un peu plus de sécurité ou de réconfort, chacun cherchait à
faire allégeance à un plus puissant que soi. Et par la suite, à plusieurs
maîtres, car on n’est jamais trop prudent. Ce processus politique touche autant
à la sociologie qu’à l’anthropologie, même si en ce qui nous concerne, en HDI, nous
observons qu’il se manifeste d’abord par un droit et des institutions qui lui
sont propres. Ce
constat vaut pour toute époque trouble et incertaine : rechercher l’appui
de puissants pour se rassurer jusqu’à les envier au point de prendre leur place
ne sont pas des attitudes exceptionnelles. Les antécédents du Bas Empire et de
l’Antiquité tardive ont largement influencé la mise en place et les différentes
composantes du contrat féodo-vassalique.
Clientèles
et patronage du Bas Empire
Patronage
et clientélisme sont deux aspects d’un même phénomène de dépendance entre une
poignée de nantis influents et une masse importante de fidèles à leurs ordres.
D’abord urbain et plutôt orienté vers l’action politique, le clientélisme
antique suit la conjoncture du Bas Empire pour se muer en patronage,
manifestation rurale et à visée économique et sécuritaire.
Le
clientélisme
Largement
rependu dans l’Antique et particulièrement dans le monde romain, le
clientélisme se manifeste par l’existence de rapports mutuels entre d’un patron (patronus, potens), homme
puissant et riche qui protège de nombreux clients (cliens) beaucoup plus modestes que lui. Cette association
hiérarchisée entre hommes libres découle d’un rituel oral et codifié.
Concernant l’Antiquité classique, Denys D’Halicarnasse l’a décrit dans ses Antiquités Romaines livre II, chap. 10. L’échange des volontés se manifeste
par une déclaration de soumission rituelle à un homme libre (in fidem venire)
par le futur client puis par une déclaration l’acceptation de cette soumission
(in fidem clienteam recipere) par le patron. Ce lien de dépendance qui
unit le client à son s’appelle la fides (confiance partagée, loyauté).
Avec la christianisation de l’Empire, cette subordination sera renforcée par la
jonction des mains et une prière adressée à Dieu [cela doit vous rappeler
quelque chose].
Le
patronage
Le
système du patronat (patrocinium) se généralise dans l’Empire d’Occident à
partir du IIIème siècle. Tous, potentes (puissants) comme protégés pensent
alors y trouver un avantage. Des villages entiers recherchent et obtiennent la
protection d’un patron, et ce malgré des décisions impériales qui condamnant
ces pratiques. Il s’agit dans les faits de relayer des instituions publiques
défaillantes. Cette clientèle d’un nouveau genre n’a rien à voir avec la clientèle
classique qu’elle supplante peu à peu : les paysans trouvent ainsi une
protection contre les pillards, ou plus simplement contre un voisin un peu trop
entreprenant, un autre potens un peu trop envahissant. Mais cette entrée dans
le patronage ne se réalise généralement qu’en ultime recours, dans des
circonstances douteuses, les potens n’hésitant pas à abuser de leur position de
force et mettant à mal l’idée d’un échange de volonté librement consenti… SALVIEN de MARSEILLE (dont vous avez un autre texte dans
le premier fascicule de TD) décrit bien les abus engendrés par le
système : « traqués par le
fisc, les paysans se livrent aux grands pour en recevoir secours et protection,
pour être entretenus et deviennent les dediticii (« vaincus ») des riches et se soumettent à leur lois et
à leur ditio (« domination »),
(…) je louerai pour leur magnificence les puissants auxquels les pauvres
s’abandonnent, s’ils ne vendaient point ce patrocinium (« patronage »), si lorsqu’ils se disent défenseur des
faibles, ils cédaient à la pitié et non à l’intérêt (…). Tous ceux qui
paraissent avoir trouvé protection livrent à leurs défendeurs presque tous
leurs biens avant d’être défendus. Et ainsi, pour que les pères soient
protégés, les fils perdent leur héritage : la protection des parents
s’achète par la mendicité des enfants » (SALVIEN, Du gouvernement de
Dieu, V, 38-39).
Le
comitatus germanique
Le
comitatus germanique est une caractéristique de l’organisation sociale des
barbares. C’est une institution originale, dont la terminologie est
difficilement traduisible sans en dénaturer le sens et qui se base sur
l’importance qu’accordent les germains aux qualités de commandement et de
courage au combat. Il s’agit d’un « compagnonnage militaire »,
constitué par un groupe de « comes » ou « comites » (compagnons
armés) réunis autour d’un chef. Ces comites prêtaient un serment qui les liait
jusqu’à la mort à leur chef. Tous les guerriers lui doivent un dévouement et
une fidélité absolue au combat. En échange, celui-ci devait les mener à la victoire.
Il pouvait éventuellement leur fournir des armes ou des chevaux, mais sans que
ces donations revêtent un caractère obligatoire. En temps de paix, ces
compagnons servent de gardes du corps et d’hommes à tout faire. La qualité du
chef germanique se mesure à travers son habileté militaire : s’il subit
une défaite, ou pire, s’il manque de courage au combat, ses guerriers sont
relevés de leur obligation de fidélité. Ils sont alors libres de le quitter
pour un autre chef qu’ils jugent meilleur. Cf. TACITE, notamment les chap. XIII et XIV de De Germania.
Il est à noter que ce compagnonnage purement guerrier avait un équivalent chez
les gaulois, décrit par César sous le nom d’ « ambacti » ; et chez les Slaves de l’époque
carolingienne : la « druzina ».
A
la différence du clientélisme qui a donc un rôle plutôt politique et du
patronage qui recouvre des objectifs lucratifs et sécuritaires, les barbares
ont un système de fidélité basé sur des liens d’homme à homme dans un contexte
clairement belliciste.
Le sujet qui a fait votre bonheur ou votre désespoir le 17 mars est ci dessous:
SUJET_COLLE_17_03_09
Le document d'accompagnement au cours sur le Moyen Age que Mme Lemonnier-Lesage vous avait distribué en début d'année est aussi consultable:
DOC_ANNEXES_partie1
DOC_ANNEXES_partie2
DOC_ANNEXES_partie3
Pour les étourdis qui ne savent plus où ils ont mis les textes originaux de leur fiche de TD, les voici. Mon hébergeur n'acceptant pas les fichiers joints de plus d'1 Mo, j'ai divisé les fiches de TD en plusieurs parties.
fascicule n°1:
FICHE_TD_I_partie1
FICHE_TD_I_partie2
FICHE_TD_I_partie3
fascicule n°2:
FICHE_TD_II_partie1
FICHE_TD_II_partie2
fascicule n°3:
FICHE_TD_III_partie1
FICHE_TD_III_partie2
Et pour mémoire, le dernier fascicule que nous n'avons pas eu le temps d'aborder:
FICHE_TD_IV
Dommage que le premier avril soit passé, sinon je vous aurais présenté cette copie comme la meilleure de la promo...
cf COPIE__DESTRUCTUREE
Pour ceux qui ne peuvent pas lire les fichiers pdf, c'est par ici.
Miracle! Un ordinateur en état de marche, une connexion Internet active, des logiciels compatibles... et les trois en même temps... cela faisait longtemps que ces trois critères n'étaient pas réunis pour remettre en marche ce blog.
Comme prévu, une distribution des copies a eu lieu vendredi dernier à 18h. Désolé pour le jour et le créneau horaire, mais c'est le seul qui me convenait avant les vacances. Pour les étudiants n'ayant pu se déplacer et désirant connaître leur note ou pour toute autre question, contactez-moi. La séance de correction et de distribution des copies du lundi 20 avril 14h en Br02 est maintenue. Et je rappelle qu'elle n'est pas obligatoire.
Quelques statistiques concernant les notes de colle:
La moyenne générale est de 8,44/20.
Les notes vont de 00 à 16. La note médiane est 8,15. En tout, 22
étudiants ont une note supérieure ou égale à 10/20. Les étudiants
ayant choisi la dissertation (moyenne = 9,6) s'en sont mieux sortis
que ceux ayant pris le commentaire (moyenne = 6,9 ; mais avec quatre
notes < 03/20 alors qu'il n'y en pas pas d'inférieurs à 04/20
pour la dissertation: en retirant ces quatre notes <03, la moyenne
des commentaires remonte à 7,9/20).
Les grosses erreurs les
plus fréquentes étaient le hors-sujet pour les dissertations, en
particulier un développement excessif de la cérémonie de l'hommage
ou des obligations réciproques du seigneur et de son vassal; et
l'absence de commentaire ou de réflexion sur les attributions
classiques des comtes et des évêques dans le commentaire. Mais certaines copies étaient très agréables à lire.
Ce blog doit servir de lieu d'échange et d'information; il semble évident, mais je vous le rappelle au risque de me répéter, que vous êtes conviés à consulter cette plate-forme électronique de manière régulière.
Au fur et à mesure, plusieurs rubriques vont être rajoutées, concernant la méthodologie, de petites news, des comptes rendus de séance avec correction de certains exercices à la clé, des "zooms" sur un point historique que vous n'avez peut-être pas abordé en cours avec Mme Lemonnier-Lesage, des liens vers des ressources intéressantes, etc., etc. Bref, que du bonheur pour les passionnés d'HDI que vous êtes!